Spiritualité, de quoi parlons-nous ?

Rédigé le 09/02/2021
La Rédaction


Éveil ou enfermement ? Transcendance ou compensation ? Croyance ou cheminement ? Mais qu’entendons-nous lorsque nous utilisons le terme « spiritualité » ?

Venant du mot latin « spiritualitas », ce terme porte plusieurs significations selon l’angle de vue de chacun. La spiritualité, souvent rattachée à la religion, est abordée dans la perspective de la relation à un être supérieur. D’ailleurs, religion et spiritualité étaient devenues au XVe siècle des synonymes, entraînant tout un lot de confusions.

Dans une acception philosophique, c’est l’opposition matière/esprit qui est abordée, dans une possibilité de transcender la matière. La spiritualité est aussi considérée comme une quête de sens, un chemin de libération et d’éveil à soi, que l’on peut retrouver dans les mouvements New Age et de développement personnel. De plus, elle peut parfois se comprendre comme dissociée de la religion.

La distinction relative entre religion et spiritualité peut reposer sur la mise en perspective collective qui est contenue dans la démarche religieuse, alors que la démarche spirituelle est beaucoup plus un cheminement personnel et individuel. Distinction relative quand on sait que tout engagement religieux vrai ne peut se fonder que dans une spiritualité pleinement investie. Cependant, un être spirituel n’est pas forcément religieux, comme tout être religieux n’est pas forcément spirituel.

« La spiritualité est aussi
considérée comme
une quête de sens, un
chemin de libération et
d’éveil à soi. »

Beaucoup d’auteurs de tous horizons et de tous temps n’expriment-ils pas que la spiritualité religieuse est motivée par l’idée d’une survie après la mort dont l’objectif, au travers de rituels, serait d’apaiser l’angoisse de la conscience de sa propre finitude ? Un moyen efficace de ne pas se confronter à notre condition de mortels ? D’un autre côté, la spiritualité religieuse n’a-t-elle pas pour vocation de relier, du sens latin « religare », l’être humain à Dieu, au Divin, et par extension dans une fonctionnalité sociologique et écologique, de relier l’homme à lui-même, aux autres, à la nature, voire à l’univers dans son immensité ?

Nous observons au travers des différentes périodes de l’histoire de l’humanité que l’homme tente de répondre à des préoccupations existentielles et cherche à transcender sa condition humaine dont la principale caractéristique est d’être mortel. L’équation existentielle de l’être humain est que, ayant conscience des enjeux ultimes et vivant l’angoisse que ces enjeux déclenchent, des mécanismes de défense et de protection sont mis en oeuvre, individuellement et collectivement, dont la fonction essentielle est de s’orienter vers le bonheur.