Un jour, Joha, fou de joie, courait sur la place du marché en criant : «Grâce à Dieu, j’ai perdu ma monture !» Agacé, après un long moment de ce manège, un individu s’approcha de lui pour lui demander comment il pouvait être si content de l’avoir égarée. “Mais c’est évident, lui rétorqua Joha, si j’étais resté dessus, je me serais perdu aussi !”
Moralité ?
Bel enseignement que celui que Joha nous transmet là, en ces temps où beaucoup regardent le doigt qui indique la lune en oubliant le sens et la présence de celle-ci. Si Joha se perd, à quoi cela peut-il lui servir d’être sur une monture ? S’il n’a pas toute sa tête, comment pourrait-il l’orienter et la guider ? Lorsqu’un Homme pense que l’essentiel est d’être présent sur scène, quel qu’en soient le prix et les propos, il privilégie le moyen en négligeant la fin. “Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va”, disait Sénèque. Sans visibilité sur la destination, les résultats peuvent s’avérer dévastateurs sur la destinée. Si l’on ne sait pas où on va, mieux vaut simplement ne pas y aller et même s’en réjouir. L’action est liée à sa finalité et au sens qu’on lui insuffle… À ne pas perdre de vue !